Yvan GIRO
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Quel a été ton parcours avant le Collegium Musicæ ?
Je suis issu de la double licence “Sciences et Musicologie” de Sorbonne Université. J’ai ensuite complété mon parcours universitaire par un master en Acoustique, toujours à Sorbonne Université, en intégrant notamment le master ATIAM (Acoustique, Traitement du signal et Informatique Appliqués à la Musique) en deuxième année. J’ai débuté après en 2021 une thèse au Collegium Musicæ intitulée « Écoresponsabilité, facture instrumentale et musique : évaluation des enjeux et contraintes des nouveaux matériaux pour la lutherie ».
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Pourquoi avoir choisi de faire la recherche pluridisciplinaire au Collegium Musicæ ?
J'ai choisi de faire une thèse pluridisciplinaire car l'étude des instruments de musique est un sujet qui me tient à cœur, pour lequel il est particulièrement pertinent de combiner plusieurs champs disciplinaires (acoustique, musicologie, perception...). Si c'est à des questions assez différentes qu'ils répondent, ces dernières n’en sont pas moins hautement complémentaires. C'est par la rencontre de ces différents regards sur le même objet qu'il devient possible d'appréhender les enjeux associés au sujet que je traite dans le cadre de mon travail de recherche.
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Peux-tu présenter tes travaux de recherche au Collegium Musicæ ?
Les menaces pesant sur les forêts, pèsent également par ricochet sur la facture instrumentale.
Mon sujet d’étude a été motivé par le constat qu’il est de plus en plus difficile de se procurer les essences de bois employés en lutherie. Cela est dû tout d’abord à l’augmentation du trafic illégal des bois tropicaux comme le palissandre et l’ébène, mais aussi à cause du réchauffement climatique qui favorise les épidémies de parasites disséminant les cultures d’essences locales : c’est le cas par exemple depuis 2019 des forêts d’épicéas. Je cherche donc à déterminer des substituts aux bois traditionnels de la lutherie.
Pour cela, je conjugue deux approches : la redécouverte de factures anciennes et le développement de nouveaux matériaux. Comme je le disais avant, ma thèse ne pouvait être que pluridisciplinaire, j’y mobilise donc la musicologie, la mécanique, l'acoustique et la facture instrumentale. Mais, comme je suis guitariste, je me concentre essentiellement sur mon instrument.