Étude et reconstitution d'un baryton historique
Trompette marine, harpes à arpions, instruments équipés de cordes sympathiques… Très populaires jusqu’au XVIIIe siècle, les instruments de musique dotés d’artifices sonores ont progressivement disparu des musiques « occidentales », au bénéfice de l’orchestre classique et des instruments aux sons plus « purs ».
Le Musée de la musique s’engage aujourd’hui à les remettre à l’honneur, en faisant de l’étude des artifices sonores – et leur enrichissement des sonorités et timbres du passé – l’une de ses thématiques de recherche pour les cinq années à venir.
Un projet emblématique concerne un instrument exceptionnel : le baryton de Norbert Gedler (Würzburg, 1723, coll. Musée de la musique), une basse de viole (6 cordes) équipée de 18 cordes sympathiques. L’objectif est de conduire une étude interdisciplinaire conduisant à la réalisation d’un fac-similé, à la fois pour des recherches en interprétation et pour des performances musicales.
Organologie, musicologie et acoustique
Le Musée de la musique va s’appuyer sur son expérience de plusieurs décennies de réalisation de fac-similés – ou reconstitutions historiquement informées d’instruments – dans des projets ciblés, articulant recherches historiques et organologiques, caractérisations physico-chimiques de l’original, collaboration avec un facteur et son expérience d’artisan, suivi de la fabrication par l’étude du comportement vibro-acoustique, et enfin recherches musicales (technique de jeu, performance), par des interprètes. Le projet portant sur le baryton de Norbert Gedler vise en particulier trois études complémentaires : organologique et historique ; musicologique ; acoustique.
Le fac-similé sera ensuite présenté au public et mis à disposition d’instrumentistes et d’étudiantes et étudiants musiciens. Il intéressera également les luthières et luthiers et permettra de faire vivre, ou revivre, un répertoire. Son utilisation fera ensuite l’objet de recherches dans les domaines de l’interprétation du répertoire historique, de l’organologie, des études perceptives et de performances musicales, incluant l’ergonomie et la position de jeu – du fait du poids de l’instrument. Son répertoire pourra s’enrichir d’œuvres contemporaines par la passation de pièces de commandes à des compositeurs.
Équipe du projet
Théodora Psychoyou (IReMus), musicologue, Jean-Philippe Échard (Musée de la musique, Cité de la musique-Philharmonie de Paris), conservateur, Alban Framboisier (IReMus), ingénieur d’études, Marguerite Jossic, Musée de la Musique, Cité de la musique-Philharmonie de Paris, Jean-Loïc Le Carrou (LAM/∂’Alembert), enseignant-chercheur en acoustique.
Sous le parrainage de Jérôme Hantaï, gambiste, fondateur de l’ensemble du même nom.